AFROMAD

Les cours et stages, et autres activités de Baobab & Cie sont guidés par Sabine Kouli.

«Dans mon approche vocale, je souhaite vous transmettre un certain nombre d’outils testés et éprouvés sur moi et partager mon expérience corporelle, sensorielle et spirituelle de la voix.
La voix est un phénomène acoustique.
L’instrument de la voix c’est le corps dans sa totalité et ses spécificités. C’est le mental qui en est l’instrumentiste.  
Un nouveau geste s’apprend plus facilement si l’on utilise et adapte des gestes déjà acquis et si l’on fait appel à sa mémoire corporelle.
Cette mémoire est activée en grande partie par la mémoire des sensations, l’imagination et l’imaginaire. C’est une raison pour lesquelles j’aime beaucoup utiliser des images pour visualiser une zone ex : avoir une bouche derrière le cou, chanter avec les fesses, sourire avec les oreilles…etc !! 
La voix est un marqueur individuel de communication, signe de notre unicité. 
La voix ne peut s’exprimer efficacement et durablement que dans le confort.
La voix, en tant que geste, fait partie de la personnalité de l’individu et exprime une partie de son histoire. 
On parle de geste vocal car la voix ne dépend pas seulement de la zone corporelle de la phonation (larynx, pharynx, bouche et cavités nasales), mais aussi de la zone respiratoire (thorax, muscles intercostaux, abdominaux, élévateurs du thorax). Notre attitude, la dynamique, la posture ont une influence certaine sur la phonation. »

Quels sont les composants du son de la voix, leur rôle et utilisation?

« Notre langue influence les composants du son de la voix.
La voix est décrite par sa hauteur, le son fondamental. C’est une composante essentielle de la voix qu’il faut respecter. 
Selon notre sexe, notre âge, la taille de notre larynx et de nos muscles vocaux, il y a une fourchette de hauteur de voix usuelle qui se fait naturellement et en confort.
Il y a d’autres éléments comme la langue dans laquelle nous nous exprimons, notre culture, notre tempérament, notre position sociale, notre environnement, les rapports que nous entretenons avec les autres, l’idée que nous avons de nous-même influent sur la hauteur de notre son fondamental usuel. Un russe, un algérien, un soudanais ne parleront pas sur la même hauteur, ni la même amplitude mélodique, ni avec le même timbre.
Je suis toujours surprise par les tonalités basses des voix des femmes espagnoles ! Elles ont un timbre grave comparé aux femmes américaines qui montent vite dans les aiguës en voix parlée !
En France, on considère en générale que, en moyenne, le fondamental usuel d’un homme se situe entre sol2 (environ 100Hz) et la3 (220 Hz), celui d’une femme entre mi3 (165hz) et do5 (524 Hz), celui d’un enfant entre la3 (220 Hz) et ré5 (588 Hz).
Ces fourchettes sont des moyennes et non pas des limites. Les fourchettes sont larges et les différences entre les personnes peuvent être très importantes et je souhaite insister dessus car on cherche toujours des « normalités » alors que nous sommes tous singuliers. 
Je veux souligner que si on se situe en dehors de ces fourchettes ce n’est pas systématiquement un signe de pathologie. L’important est que la hauteur de notre fondamental soit confortable et n’entraîne pas de tensions qui pourraient être fatigantes et pathogènes. «