J’ai eu la grande chance lors d’une discussion de découvrir cette brillante et belle trentenaire Adriana Fernanda Lizcano.

FERNANDA LIZCANOElle est colombienne et vit à Piedecuesta dans la région de Santander. Elle étudie le droit et fait ses études pour être avocate et se spécialise dans les Droits de L’Homme. Elle souhaite être la voix des plus vulnérables, la voix de ceux dont les droits sont et ont été bafoués. Adriana s’est fixée comme objectif de travailler pour la mémoire. Elle prépara sa thèse en s’appuyant sur l’Art.

A travers sa thèse elle veut analyser les effets de l’art sur les victimes, en effet la Colombie compte, depuis près de 50 ans, de très nombreuses victimes. L’Etat donne le chiffre infime de 50 000 personnes disparues mais le nombre montre à près de 8 000 000 de personnes victimes de différents crimes si on prend en compte les déplacements de population, les disparitions forcées, les assassinats sélectifs orchestrés et ordonnés par l’Etat via la création de ses para-militaires.

Elle veut participer au travail de mémoire et au processus de réparation symbolique et intégrale. Elle veut soutenir les familles dont certains membres ont disparu et dont on ne retrouve aucune trace. Accompagner les familles qui luttent pour obtenir des actes publiques de reconnaissance collective. Faire un travail de mémoire auprès des plus jeunes afin qu’ils soient au courant de l’histoire de leur pays.

Son sacerdoce est de lutter contre l’oubli en utilisant l’Art. Ses questions sont les suivantes: Quelles sont les motivations d’un ou d’une artiste pour réaliser une oeuvre d’art qui montre la violence et qui revendique les Droits de L’homme. Quels sont les effets sur les artistes? et quels sont les effets sur les victimes?

Elle me parle entre autre d’une artiste colombienne Doris Alcaldo, qui a travers ses installations d’oeuvres contemporaines, traite de la question de la mémoire, de la douleur des familles et d’un deuil impossible à faire sans le corps des personnes aimées disparues.

DORIS SALCEDO

Les victimes ont besoin d’obtenir un « pardon » non forcé de l’Etat et que celui-ci reconnaisse tous ses crimes.

Je lui souhaite force, patience et persévérance dans ce qui est pour elle son sacerdoce pour la protection des droits de l’Homme. Rendez-vous dans 2 ans pour observer sa progression.. que dis-je .. sa lancée fulgurante! Cette femme là, c’est une sacrée nana!!!