Spectacle que j’ai dans le coeur depuis plusieurs années. Je me lance et le réalise dans moins de 4 semaines avec une équipe d’artistes et techniciens merveilleux.
Le « Black Odyssée » est mon voyage musical, artistique, culturel, spirituel et littéraire au cœur de la culture afro-américaine depuis mes débuts jusqu’à aujourd’hui.
Mes débuts sur scène sont a capella autour de répertoire de chants d’Afrique du sud, de l’Ouest et de Negro Spiritual. Un jour, je vois sur scène un groupe de gospel et tout rentre en résonance avec mes convictions, l’histoire et ma spiritualité. Depuis je nourris cette résilience dans l’art sous toutes ses formes.
Aborder une multitude de répertoires est une véritable exploration, un voyage dans le temps, dans l’histoire, une appropriation puis une mise à nue lors de la restitution.
Le chant alors se fait porte-voix. Ma voix revêt divers aspects en fonction de mes humeurs..
voix activiste, voix qui pleure, voix qui aime à en perdre le souffle, voix qui prie, voix prend corps quand je ne peux plus parler. Chanter pour ne pas tomber, chanter quand le poing est levé.
Quand je chante une mélodie qui m’anime, je me sens traversée par une force et énergie incroyable qui part des pieds à la tête. Cette foudre ne laisse la place qu’à l’essentiel, l’essence. Ce plaisir est décuplé par l’accord et l’harmonie d’autres voix, d’autres corps chantants.
Pour moi chanter c’est rentrer en résonance avec la vie qui nous ébroue, bouscule, provoque.Se découvrir à soi même, partager, sentir, respirer, raconter une histoire, une impulsion qui transcende tout.
Ma voix m’accompagne dans la traversée d’ombres pour aller vers ma lumière.
En retour j’aime être transportée par un chant qui guérit, qui sublime la vie.
Chanter quand la voix se fait caresse de l’âme qui ouvre l’espace du possible, qui touche le cœur qui nous transporte vers l’autre. C’est ce que je souhaite vous raconter dans mon « Black Odyssée »
Je veux vous raconter mes coups de cœur artistiques :
Des mots et des notes .
Mettre en scène aujourd’hui le « Black Odyssée » c’est comme un pont jeté sur les rives de mon adolescence où je découvre les auteur.e.s tel.le.s que Toni Morrisson, Alice Walker, Maya Angelou, James Baldwin…Je savoure en anglais les textes éclatants, vibrants et puissants de ces plumes de génie. Je connais la colère de l’incompréhension liée à l’exploitation de l’Homme noir, de l’esclavage historique et moderne, je sature à la lecture de « Racines » d’Alex Halley. Assez de la lutte et de la colère, je veux lire, voir et entendre des histoires inspirantes et encourageantes. Empowering !
Quand les mots vibrent à l’écran.
Je suis touchée par l’écriture simple de « The Color Purple » d’Alice Walker puis du film qui suivra de Steven Spielberg en 86 qui met en lumière les relations tendues entre blancs et noirs, la pauvreté, l’émancipation de femmes noires dans l’Amérique des années 20. Les scènes de ce film brillent par l’amour des gens qui l’ont fait. Triomphant, impitoyable, chaud, simple, puissant. Emue de voir ces femmes qui prennent la place dans le monde.
Quand la danse fait corps avec l’histoire.
Je découvre les corps noirs des danseurs d’Alvin Ailey, de Bill T.Jones qui se libèrent dans la danse comme un acte de résistance. Je suis fascinée par ces chorégraphes qui se réapproprient des espaces d’expressions traditionnellement réservés aux blancs, pour raconter leurs propres histoires sous leurs propres prismes. Ils traduisent avec grâce, l’abnégation, la délivrance, la foi, la souffrance, le refus de l’exclusion liée à leur peau ou leur orientation sexuelle. Ils réussissent le pari d’un syncrétisme de danse afro-américaine et académique. C’est la raison pour laquelle, j’invite sur scène la talentueuse et jeune danseuse Kinda Gozo de Centrafrique pour ce spectacle.
Les comédies musicales.
Pendant mes 12 années de va-et-vient entre Lyon et New York pour mon festival Absolute Gospel, Je vibre à Broadway devant ces artistes chanteurs, acteurs, danseurs qui subliment le réel en musique et comédie.
Chassé-croisé entre musique classique et musique populaire.
En 92, le compositeur américain Quincy Jones décide de réinterpréter l’oratorio de 1741 du Messie de Georg Friedrich Haendel à la sauce gospel soul. Ainsi naît the « Handel Messiah : A Soulful Celebration » avec des interprètes tel.le.s que Patti Austin, Dianne Reeves, Traimaine Hawkins, Stevie Wonder, Take 6, Al Jarreau, Richard Smallwood…Surpenant et pétillant à souhait !
2010 : j’ai l’immense bonheur de faire partie du choeur de l’Opéra de Lyon pour chanter dans « Porgy and Bess » de Gershwin qui musicalement réussit une synthèse innovante entre les techniques orchestrales européenne, le jazz américain et la musique populaire.
2019 : Je me retourne et ma route est pavée d’oeuvres de grand.e.s artistes qui m’ont inspirée, qui m’ont fait rêver, qui m’ont animée.
C’est ce voyage que je veux vous raconter.
Spectacle en deux parties :
Partie 1 : Des Spirituals, work song, chant de prisons, chant des droits civiques afro-américains au jazz contemporain.
Partie 2 : « Haendel’s Messiah » Une œuvre classique revisitée par les arrangements soul de Quincy Jones, The Color Purple du film de Spielberg dont il écrit la musique, le gospel contemporain de Donald Lawrence, en passant par le legendaire « Porgy and Bess » de Gerschwin.