Décider de partir un jour et jeter les mots de l’annonce au coin du zinc d’un resto un jour d’automne. Terminer son billet d’au revoir par «dans un an, je suis venue vous dire que je m’en vais»..La minute d’après survient un grand vide! Le saut dans la falaise de notre propre vie. Vertigineux et grisant à la fois!
Puis des images qui défilent, le kaleïdoscope de sa vie d’ici, les larmes aux yeux qui montent comme après l’annonce d’une petite mort de soi-même.
S’ensuit la déferlante d’appels, de mails et son lot de réactions comme à la suite d’un tsunami !!
Alors c’est commencer à faire le deuil de sa vie d’ici tout en vivant tous les jours présents, un par un couper les liens de son quotidien, de sa zone de confort pour effectuer le plus beau et grand voyage qui soit: la ruée vers son propre or, la rencontre de soi.
Contre vents et marées garder le cap. Comme un phare dans la nuit, veiller sur sa barque.
Alors au matin du premier jour de la décision qui sonne tellement juste, c’est regarder et embrasser toutes les émotions et grains de sable dans le rouage comme partie intégrante du projet.
C’est accepter de voir souffler des vents contraires, chauds, doux, violents, des tempêtes parfois. C’est faire face aux projections des inquiétudes de chacun, entendre les interrogations sur les rêves et aspirations de tous et ce que chacun est prêt à lâcher pour y accéder.
C’est entendre parler de «chance» comme si j’avais trouvé un ticket gagnant de loterie sous ma chaussure qui permettrait de tout laisser derrière soi. Il en est rien, il s’agit d’aller jusqu’au bout de ses choix et rêves et la chance n’y est pour rien.
Je peux cependant être très reconnaissante d’avoir une nationalité qui me permette de circuler dans toutes les parties du monde, de pouvoir depuis plus de 25 ans vivre mes rêves de voyage et de parcourir la planète au gré de mes envies.
Je remercie mes proches, mes amis, mon amour et ma famille d’avoir compris et de m’avoir «laissé» partir.
Mes premiers cours et heures d’aviation m’ont appris cela, un avion ne peut décoller qu’avec un vent de face.
Merci aussi à tous les vents et blizards de m’avoir permis de prendre mon envol vers tous ces ailleurs.
Se frotter aux cultures du monde, éprouver, sentir, ressentir, écouter, respirer, échanger, partager, aimer, vibrer, donner, recevoir, questionner, douter et sourire.
Pour tous les sourires du monde que je verrai, je suis d’avance heureuse.
Et pour tout l’or du monde de tous les conquistador réunis, je n’y renoncerai pas!
Yasmina Khadra disait «celui qui passe à côté de la plus belle histoire de sa vie n’aura que l’âge de ses regrets et tous les soupirs du monde ne sauraient bercer son âme»
Il m’importe d’embrasser et vivre la vie avec passion à chaque instant, avec confiance, amour et paix.
Alors bon vent mes amis vers vos propres rêves!
Hasta luego!