Tilcara,
Nous arrivons de Salta. Dans le nord du pays, le carnaval commence et le monde arrive de toute part. Nous arrivons au moment le moins opportun, sous une pluie battante, avec tous les carnavaliers qui bloquent toutes les rues en dansant, chantant et buvant dans la boue, peinturés et vacillant!! On m’assure que normalement le village de Tilcara est paisible et propre! J’attendais juste pour voir!!!
Arrivés à la maison avec l’aide de Rita et de son neveu, nous sommes accueillies avec le grand sourire de Tukuta avec lequel nous parlons devant un maté. Fatiguées par la route et notre arrivée chaotique, le sommeil ne tarde pas à venir. Dans la nuit, la pluie n’a pas cessé. Toute une partie du village s’est retrouvée dans la nuit les pieds dans l’eau. La pluie est venue grandir le normalement paisible Rio Grande pour dévaler dans les rues et engloutir quelques maisons. Tukuta est très inquiet car ses petits-enfants ont passé la nuit sur le toit pour éviter les eaux déchainées. Au petit matin les aides s’organisent. Grande ambivalence dans la ville entre les carnavaliers qui n’ont même pas idée de ce qui est arrivé à certains habitants et toutes les familles s’organisent pour aider leurs proches.
A la suite de ces inondations, le gouverneur de la région avait décidé de faire annuler le carnaval et la chaya traditionnelle indigène et ça a soulevé la colère des habitants! Après bien des discussions ils ont décidé de la maintenir et de faire une collecte de vivres et vêtements pour les familles. Occasion de vider nos valises pour aider d’autres personnes!
Le matin de la Chaya, le soleil apparaît et tout se prépare. On sort les tables pour commencer les préparations de repas. Les hommes préparent les braseros géants et hommes/femmes découpent les kilos de légumes.
Le monde arrive et prend part au banquet après le lancement officiel de la Chaya avec le discours de Tukuta et les offrandes à la Pachamama: vin, lait, cigarettes, alcool pur, feuilles de coca, bières, fleurs et farine.